Trois gris marins
On est né nu Et nénuphar Nu près d’un phare Et qui ne narre Ni mare ni fût C’était l’été Du Léthé tard Des barqu’s à barre Où les têtards S’étaient jetés Un voilier blanc Peuplé de dards Et d’étendards D’un mât camard Ouvrait le ban Trois gris marins Sans air sans art Voulaient criards Nous faire crevards Sous leur airain Terrorisés Par ces pillards Nous fîm’s geignards Arrièr’ pouvoir Leur échapper Ils nous laissèrent Et pleurnichards Et sans fanfare Rentrer gueusards Honteux amers
J.-S. Desnanot