Octobre cathare, novembre profane
De la cuisine d’un monastère S’échappe un murmure d’agonie Des âmes aux confins du désert Ayant troqué l’autonomie Pour la paix d’une cité factice Sous les pavés la crypte ennemie Claustre les gentils et leurs fils Ô octobre cathare octobre de scrupules Mélodie des bâtards de ce vieux crépuscule En capuche sont tes ombres Dans tes landes aux bures sombres Sur la crête du désert calcaire Avancent lentement les naufragés Qui ont su du lieu se défaire Ils fuient octobre les enragés Ils se déplacent en écoutant La flûte du dieu Cerf qui les charme Et qui les emporte par ses vents Qu’ils soient des saints ou aient des armes Ô octobre cathare octobre de scrupules Mélodie des bâtards de ce vieux crépuscule En capuche sont tes ombres Dans tes landes aux bures sombres Oh il ne les rend pas plus libres Car lui aussi est un tyran Mais lui et eux ont les mêmes fibres Et son pelage est attirant Ils fuient octobre et cherchent novembre Loin du désert et en forêt Monotone était l’antichambre De l’éden qu’on leur augurait Ô octobre cathare octobre de scrupules Mélodie des bâtards de ce vieux crépuscule En capuche sont tes ombres Dans tes landes aux bures sombres Braillez maintenant vieux moines sournois Vous dont les notes sont impérieuses Lorsque le pouvoir vous échoit Mais qui avez la voix mielleuse Quand les éléments vous échappent Vous ne flétrirez plus nos fleurs Car le démon qui vous attrape Vous arrachera tout sauf le cœur. Ô novembre profane novembre sans scrupules Tambours forts et battants de l’antique crépuscule Couronnés sont tes sylphes Dans tes jungles aux vives griffes
J.-S. Desnanot